Le métier de marin pêcheur

Un métier difficile

La vie à bord d’un bateau de pêche est difficile : le bateau est bruyant, toujours en mouvement. Le pont est souvent glissant, le maniement des engins de pêche peut être dangereux. Les conditions climatiques peuvent être rudes et le marin est souvent amené à travailler dans le vent et l’humidité.

Le rythme de travail est très soutenu. Il dépend de la durée des marées (nombre de jours de mer consécutifs) qui varient le plus souvent de 1 à 20 jours. Le travail s’effectue par tranches de quatre heures, de nuit comme de jour. Les journées sont longues même pour un côtier qui quitte le port le matin, vers 4 ou 5 heures pour revenir le soir, vers 16 ou 17 heures.

Le marin pêcheur se sent souvent déconnecté de la vie à terre. Eloigné de son domicile, il n’a pas de véritable vie de famille. Il doit accepter la vie en collectivité et la discipline. Bien sûr les conditions de vie à bord sont très différentes selon que le pêcheur travaille dans la grande pêche, la pêche au large, la pêche côtière ou la petite pêche. 

 

 

Le métier de marin pêcheur reste dangereux. Il est l’un de ceux qui paie le plus lourd tribut. (Statitique moyenne annuelle des naufrages et péris en mer).

Un métier qui s’apprend 

Autrefois le métier de marin pêcheur se transmettait de père en fils. Aujourd’hui, une formation spécialisée est dispensée dans les douze lycées professionnels maritimes et les quatre écoles de formation continue relevant du ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement. Les diplômes qu’ils délivrent sont indispensables pour exercer le métier.

Cependant, depuis quelques années, les jeunes se désintéressent de plus en plus du métier de marin-pêcheur, réputé difficile. Il est vrai que la diminution de la ressource et la baisse de rentabilité des navires de pêche n’incitent pas les jeunes à s’engager dans une profession sujette à de nombreux impondérables.

Pourtant, plusieurs facteurs portent à croire que les pêches françaises ont un avenir. En effet, en 20 ans la consommation de poisson en France a presque doublé, le besoin de produits frais et naturels continue d’augmenter et les pêcheurs prennent de plus en plus conscience de l’importance de la qualité des produits de la mer.

L'équipage, les postes à bord d'un navire de pêche

le patron pêcheur ou capitaine de pêche est un marin très qualifié et un véritable chef d'entreprise. Il est responsable de l'équipage, du navire et du produit de la pêche. Il travaille surtout à la passerelle où il manoeuvre et détermine la position du navire. De là, il surveille la mise à l’eau et la remontée du filet. Il doit avoir une bonne connaissance des lieux de pêche et des fonds marins afin de repérer les rochers et les épaves. Son activité lui impose de plus en plus de connaître l’électronique de bord et d’utiliser des logiciels de pêche. Il doit se conformer à un code de sécurité et à des normes réglementaires (maillages de filets, tailles et espèces de poissons...). Il doit aussi savoir prendre des décisions concrètes et rapides. Le patron pêcheur est soit propriétaire de son bateau, soit salarié d’un armement à la pêche.

le mécanicien (chef mécanicien/second mécanicien) est chargé de la sécurité et du bon fonctionnement de la machine propulsive et des auxiliaires d’un navire pendant la pêche.

le matelot : la principale activité d’un matelot est de capturer les poissons en mettant en œuvre différents engins de pêche dont il doit bien connaître le maniement. Sur le pont, il doit trier le poisson, le mettre en caisse ou le ranger dans la cale à glace. En pêche industrielle, il vide, nettoie et congèle le poisson directement sur le navire. Le matelot doit savoir maintenir le matériel de pêche en état : réparer un casier éventré, ramender un filet. Il peut se livrer à d’autres activités telles que traiter la rouille, peindre, cuisiner, nettoyer le pont du navire… Un matelot peut grimper les échelons en passant des certificats et des brevets pour devenir second maître, maître d’équipage, puis patron et capitaine de pêche.

le mousse : depuis qu’une formation au métier de pêcheur est dispensée dans des écoles spécialisées, les patrons ne recrutent plus de mousse. Jusque dans les années 1980, le mousse était employé sur les bateaux de pêche dès l’âge de 13 ans. Il était avant tout chargé des tâches ingrates : balayage du navire, lessivage du pont, corvée de patates … Il pouvait aussi servir de domestique aux matelots. Le mousse apprenait le métier « sur le tas » et devenait matelot vers 16 ou 17 ans.

 

Le système de rémunération des pêcheurs

Les marins pêcheurs jouissent d’un mode de rémunération spécifique qui reste inchangé depuis le XIXème siècle. Leur salaire est calculé à partir du chiffre d’affaires réalisé lors de la vente des captures.

Généralement ce chiffre d’affaires est divisé en deux : 50% pour le bateau et 50% pour l’équipage qui est rémunéré à la part (ex : le patron prend 2 à 3 parts, le mécanicien 1,5 part, les matelots 1 part chacun). Le salaire à la part varie suivant le type de pêche.

Quand la mer est bonne et le prix de vente du poisson élevé, la paie est bonne. La pêche industrielle offre un salaire minimum garanti, en plus d’un intéressement.

Affectation des recettes de l'activité de pêche

Exemple d'affectation des recettes dans un armement à la pêche :