Observations des captures en mer : action OBSMER

La collaboration entre scientifiques et pêcheurs dans le cadre des observations embarquées a véritablement commencé en 2003. L’objectif des scientifiques de l’Ifremer accueillis à bord des navires professionnels était alors d’estimer la quantité des rejets et d'étudier leur composition. Les pêcheurs rejettent en effet une partie de leurs captures pour diverses raisons : les individus pêchés sont sous la taille minimale, le quota de l’espèce pêchée est déjà atteint, l’espèce n’est pas commercialisée…Couplé avec l’échantillonnage des débarquements en criées, l’échantillonnage en mer des rejets permettait d’évaluer le prélèvement global sur la ressource.

 

Un nouvel objectif

En 2009, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche a décidé d’intensifier l’observation à bord des navires professionnels, le nombre de jours de mer passant de 1500 à 4500. L’objectif est double :

  • obtenir des données plus nombreuses et plus représentatives permettant aux scientifiques d’améliorer leurs diagnostics sur l’état de la ressource,
  • renforcer le dialogue entre les scientifiques et les pêcheurs professionnels afin que ces derniers se sentent de véritables co-acteurs de la gestion durable des ressources

 

Un nouveau partenariat

Il s’est mis en place entre :

  • Les pêcheurs professionnels qui accueillent des observateurs plus souvent à leur bord
  • L’Etat qui par l’intermédiaire de la Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture (DPMA) commandite et finance les observations réalisées par des observateurs privés
  • Les scientifiques de l’Ifremer qui forment et encadrent les observateurs, établissent les plans d’échantillonnage, coordonnent les observations et contrôlent la qualité des données recueillies

 

Le travail de l’observateur embarqué

Qu’il soit salarié de l’Ifremer ou salarié d’une société sous-traitante, l'observateur embarqué doit :

  • trouver un embarquement à bord d’un navire professionnel et obtenir l’accord du patron.
  • à bord du bateau, dénombrer les poissons et crustacés, les mesurer, les peser et consigner les données collectées sur des bordereaux adaptés
  • transférer les données recueillies aux scientifiques de l’Ifremer dans un délai de 15 jours maximum
  • remettre aux pêcheurs une représentation graphique des observations à bord

 

 

 

 

 

Les données recueillies

Elles portent sur :

  • Le métier de pêcheur et les stratégies de pêche : engins de captures utilisés, zones de pêche, durée de la marée, durée du tri, effectif à bord…
  • La composition de la totalité des captures (commercialisables ou rejetées en mer) : poids total de la capture ; pour chaque espèce, le poids, le nombre d’individus, la distribution en taille, le sexe ; le nombre de juvéniles et la proportion par rapport à la capture globale ; la proportion rejetée, les espèces composant les rejets ; les captures occasionnelles ou accidentelles (cétacés, oiseaux …)
  • L’environnement de la marée : météo, saison…

Les données recueillies sont stockées sur une base de données, Harmonie, qui regroupe toutes les données d’observation. Elles sont la propriété du ministère de l’Agriculture et de la Pêche et sont confidentielles. La base de données sécurisée est accessible uniquement aux instituts de recherche chargés de les valoriser. Aucune donnée nominative ne peut être diffusée. A terme, les données d’échantillonnage ne devraient provenir que des observation en mer, rendant inutiles les échantillonnages en criées. L’observation embarquée sur des navires professionnels est un élément d’un système d’observation global dont l’objectif est de mieux comprendre l’écosystème et l’interaction pêche-ressources dans l’optique d’une gestion durable.