Les pêcheries sentinelles : le cas de l'anchois

L’anchois est une espèce à durée de vie très courte. C'est la raison pour laquelle la pêche à l’anchois est totalement dépendante de l’abondance des poissons de 1 an qui représentent en moyenne 70% du stock.

Le recrutement, c’est-à-dire l’arrivée des poissons d’un an dans le stock, varie beaucoup d’une année sur l’autre et, en définitive, dépend peu de la quantité de géniteurs. Dans le passé, les scientifiques ont pu constater qu’une faible biomasse de géniteurs était capable de produire un bon recrutement ou, à l’inverse, qu’une biomasse importante de géniteurs pouvait générer un faible recrutement.

Des recherches ont donc été menées afin de comprendre les mécanismes de déterminisme du recrutement. L’influence des paramètres environnementaux, tels que le climat, le débit des fleuves, les courants, les vents, a été étudiée et modélisée. Malheureusement les modèles restent peu probants et suggèrent que d’autres facteurs interviennent dans la survie des œufs, larves et juvéniles de l’anchois.

Les évaluations de l’abondance du stock d’anchois, essentiellement basées sur des observations faites au printemps lors des campagnes scientifiques PELGAS, sont nettement insuffisantes pour obtenir les indications nécessaires sur la saison et sur les habitats dont pourrait dépendre le recrutement. Si les scientifiques disposaient de ces informations essentielles, ils pourraient suivre la population d’anchois plus efficacement et organiser une gestion adaptative saisonnière.

Comme une surveillance tout le long de l’année n’est pas possible sur l’ensemble du golfe de Gascogne, des campagnes sentinelles seront organisées 5 fois par an sur 2 sites sensibles : « sud Bretagne » et « Gironde ». Ces opérations permettront de mesurer la présence/absence d’anchois et leur structure démographique et donc de suivre de très près la mise en place de leur recrutement. Ainsi sera-t-il possible de créer des indicateurs d’évolution des ressources de petits pélagiques.

 

 

Ces campagnes sentinelles ne seraient pas possibles sans la collaboration des pêcheurs professionnels qui, en dehors du printemps déjà couvert par la campagne PELGAS, feront 4 campagnes sentinelles de 7 jours ( 5 jours sur deux chalutiers pélagiques et 2 jours sur un bolincheur de Bretagne Sud) réparties sur l’année, selon un protocole scientifique. La Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture (DPMA) a donné son accord pour financer, sur 2 ans, les campagnes sentinelles couvertes par les professionnels.