Les habitats marins

Les espèces marines "habitent" là où les conditions environnementales leur sont le plus favorables. Leur répartition dépend donc essentiellement des facteurs environnementaux.

Les facteurs environnementaux

La répartition des espèces peut être liée à :

- la température. Ainsi la morue, l’églefin, le lieu noir, qui aiment les eaux froides, vivent-ils au nord du golfe de Gascogne, dans des eaux ne dépassant pas 9° en hiver et 16 à 17° en été.

- la nature du fond. Les jeunes merlus, par exemple, préfèrent les fonds vaseux ; Les grandes vives choisissent les fonds de sables grossiers et propres et les petites vives, le sable fin ; Les vieilles et les congres optent pour les fonds rocheux.

 

Carte de la nature du fond 

- la salinité : en mer du Nord, la salinité est inférieure à 35g/litre. La Manche est moins salée dans sa partie est que dans sa partie ouest qui se rapproche de la salinité de l’océan Atlantique. Quant à la Méditerranée, elle est nettement plus salée puisque sa salinité peut atteindre jusqu’à 38g/litre.

- la pression : le grenadier, l’empereur, le sabre et le siki dont l’organisme est adapté à une très forte pression, vivent entre 600 et 1200 mètres de fond.

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Les habitats des espèces marines

L’habitat est donc le milieu géographique propre à la vie d'une espèce animale ou végétale, l’endroit où les facteurs environnementaux lui sont le plus favorables.

Deux exemples d'habitat :

 

Le récif de corail est l’habitat de plusieurs espèces tropicales qui aiment les eaux chaudes et salées, qui y trouvent des caches pour se protéger des prédateurs, qui aiment les eaux claires et les fonds rocheux …

 

L’habitat peut se présenter sous la forme d’un banc. En effet, cette grande quantité de poissons se déplaçant ensemble dans une eau à une température donnée forme un milieu spécifique à plusieurs espèces de poissons pélagiques

Les facteurs environnementaux peuvent varier, c’est pourquoi de nombreuses espèces changent d’habitat au cours de leur vie. Le réchauffement de la planète qui influe sur certains facteurs environnementaux, notamment sur la température de l’eau, est la cause de la remontée vers le nord de certaines espèces méridionales.

 Frayères et nourriceries : des habitats spécifiques

Au cours de son développement le poisson doit faire face à 3 contraintes :

  • se protéger des prédateurs
  • se nourrir pour assurer sa croissance
  • se reproduire pour assurer la survie de l’espèce

Le poisson cherche en permanence un compromis entre la variabilité du milieu et l’accomplissement de ses besoins vitaux. Il change donc d’habitat selon le stade de son développement.

Ainsi, les géniteurs se regroupent sur les zones de frayères, l’endroit où les femelles déposent leurs œufs, afin que les mâles les recouvrent de leur semence. La reproduction se fait à une période où les conditions environnementales sont en principe le plus favorables à la survie des œufs et des larves.

Quelques mois plus tard, les larves migrent vers la côte où elles deviennent des juvéniles. Pour se protéger des prédateurs et assurer leur croissance, les juvéniles se concentrent dans les nourriceries. Celles-ci sont situées dans des lieux abrités, très souvent dans des estuaires, riches en sels nutritifs provenant des fleuves.

 

Commentaire de l'illustration : La sole se reproduit au large, au milieu du plateau continental, sur des fonds de 70 à 100 m. Les oeufs se dispersent à la faveur des courants marins et éclosent au bout de 1 à 2 semaines. En raison de la forte mortalité naturelle (due principalement à la prédation) et aux aléas de la dispersion, seulement une faible partie des larves atteignent après quelques semaines le secteur côtier où elles se métamorphosent et s’établissent sur le fond.Les juvéniles s’éparpillent tout au long du littoral et se concentrent en particulier dans les six nourriceries principales de la Gironde à la baie de Vilaine. Après 2 ou 3 ans de croissance, les jeunes soles migrent vers le large où elles se reproduisent au printemps.