Aires marines protégées
« Développer et faciliter (…) la création de zones marines protégées qui soient conformes au droit international et sur la base d’informations scientifiques, y compris des réseaux représentatifs d’ici à 2012… » constituait un des engagements (32.c) pris par les nations lors du sommet de Johannesburg en 2002.
Aujourd'hui (2022), la stratégie nationale d'aires protégées est de couvrir 30% des espaces maritimes et terrestres , dont 10% en protection forte. En février 2022, 33 % des eaux françaises sont couvertes par au moins une aire marine protégée (contre 16.5% en 2015), dépassant l’objectif de 30%, mais (très) peu sont en protection forte.
Une Aire Marine Protégée (AMP) est un espace délimité en fonction de l’intérêt du patrimoine naturel, de l’importance des fonctions écologiques et de la nature des usages. Son objectif est la protection du milieu, la plupart du temps associé à un objectif d’utilisation durable. Pour l'atteindre des mesures de gestion sont mises en œuvre : suivi scientifique, programme d’actions, chartes de bonne conduite, protection du domaine public maritime, réglementations, surveillance, information du public.
En première intention, une AMP n'est pas un outil de gestion des pêches, même si les bénéfices qui peuvent découler de la mise en place d'une AMP dans des zones soumises à la surpêche sont indéniables (la lutte contre la surpêche passant par la régulation des capacités et/ou des captures). Le principal objectif d'une AMP est la protection d'écosystèmes sensibles et vulnérables et la possibilité ou non de la poursuite d'activités humaines (et si oui lesquelles et à quel niveau) dépend de l'objectif. Ainsi par exemple, la protection d'une prairie sous-marine ou d'un champ de corail devrait conduire à l'interdiction de la pratique d'engins de pêche trainant ou autres activités impactant le fond; à l'inverse, la mise ne place d'une AMP pour la protection des oiseaux pourrait être compatible avec le maintien de certaines activité de pêche...
Les différentes catégories d’Aires marines protégées
- les parcs nationaux (comme celui de Port Cros)
- les réserves naturelles (comme celles de Cerbère-Banyuls, baie de Somme, Moëze-Oléron, baie de Saint-Brieuc, …)
- les parties maritimes du domaine du Conservatoire du littoral
- les sites Natura 2000 en mer comme le site de l’Archipel de Molène et de l’île d’Ouessant ou celui de Chausey. Ils sont créés pour maintenir un bon état de conservation des habitats et espèces marins. Ils viennent en application de la directive sur les habitats et la directive sur les oiseaux, édictées par la Commission Européenne.
- les parcs naturels marins comme le parc naturel marin de la mer d’Iroise. Le plan d’action pour la mer de la stratégie nationale pour la biodiversité a conduit à créer le statut de Parc Naturel Marin pour disposer d’un outil qui permette une approche intégrée des objectifs de protection de la nature et de développement durable des activités humaines.
Un Réseau National d’Aires marines protégées
Les politiques publiques se sont souvent heurtées à des difficultés de gestion face à la concurrence qui, en terme d’occupation de l’espace ou d’exploitation des ressources, est forte entre les différents usages (extractions, EMR, pêche, conchyliculture, nautisme, tourisme). Suite à la signature de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la France s’est dotée d’un plan d’action pour la mer de la stratégie nationale pour la biodiversité qui, pour assurer une certaine cohérence, a opté pour une gestion intégrée et la mise en place d’un réseau français d’Aires Marines Protégées. Ce dispositif est en parfaite adéquation avec la convention d’OSPAR et la convention de Barcelone et répond à l’objectif de réseau global fixé au Sommet Mondial de Johannesburg et de Nagoya.
Afin d’animer le réseau national d’Aires Marines Protégées et de développer les Parcs Naturels Marins, il a été décidé de créer une Agence des Aires Marines Protégées en avril 2006. La politique de création et de gestion des AMP est, depuis 2016, confiée à l'Office français de la biodiversité (OFB).
En savoir plus : Conférence de Dominique Pelletier sur les Aires Marines Protégées |