Comment se reproduisent-ils ?

Comment se reproduisent les poissons ?

Les poissons sont soit unisexués soit hermaphrodites. Ils sont hermaphrodites protandriques quand ils sont mâles puis femelles, et hermaphrodites protogyniques lorsqu’ils sont d’abord femelles puis mâles.

Mis à part les sébastes et les rascasses, la plupart des poissons osseux sont ovipares. Cela signifie qu’ils se reproduisent dans des oeufs à l'extérieur du sein maternel. L’embryon se développe aux dépens d’une réserve nutritive contenue dans une enveloppe, l’ensemble constituant l’œuf. La fécondation est externe puisque la fertilisation de l’ovule par le sperme, appelé laitance, se fait dans l’eau. Quelques espèces, comme la morue, forment des couples. Les deux géniteurs nagent alors accolés l’un à l’autre pour rapprocher leurs orifices génitaux et expulser leur semence. Le nombre d’œufs s’élève de quelques milliers à quelques millions suivant les espèces et la taille du poisson.

Hormis la roussette et quelques requins, la fécondation est interne chez la plupart des poissons cartilagineux. Durant l’accouplement, l’organe mâle pénètre l’orifice de la femelle et l’œuf reste au sein de la mère pendant tout son développement

Souvent, la reproduction est tributaire de la température de l’eau. Suivant les espèces, la ponte ne peut avoir lieu que lorsque l’eau est suffisamment froide ou chaude. Les écarts tolérés ne sont que de quelques degrés. La durée d’incubation est également liée à la température. Elle est d’autant plus courte que l’eau est chaude.

La plupart des larves passent par un stade pélagique plus ou moins long avant d’acquérir les caractéristiques de l’adulte

Comment se reproduisent les coquillages bivalves ?

Chez les coquillages, la glande génitale, appelée gonade, peut être diffuse dans le manteau ou se présenter sous la forme d’un organe nettement différencié. Certains coquillages ont des sexes séparés comme la moule, la coque, la palourde, et d’autres sont hermaphrodites comme la coquille Saint Jacques ou le pétoncle.

 

Le corail est la gonade de la coquille Saint-Jacques © Ifremer Barbaroux 

Lorsque le coquillage est hermaphrodite les éléments mâles et femelles peuvent arriver à maturité en même temps ou de façon décalée : les individus pondent alors successivement des gamètes mâles et des gamètes femelles. C’est le cas de l’huître plate qui peut être mâle puis femelle pendant le même été. Certains coquillages comme le pétoncle noir sont hermaphrodites protandriques. Cela signifie que l’animal est mâle les premières années de sa vie puis devient femelle.

Autre cas de figure : l’huître creuse qui est un mollusque à sexe séparé. Elle est mâle ou femelle pendant une saison donnée et peut changer de sexe l’année suivante.

Pour la plupart des espèces la fécondation se fait en pleine eau. Cependant, chez l’huître plate la fécondation de l’ovule par les spermatozoïdes se fait dans la cavité palléale où les œufs puis les larves sont incubés pendant une dizaine de jours.

Comment se reproduisent les crustacés ?

Mis à part le pousse-pied et la crevette, la plupart des crustacés sont des animaux à sexes séparés. Pendant l’accouplement, les partenaires se font face par la partie ventrale. A l’aide de ses stylets copulateurs le mâle dépose dans la femelle ses spermatophores contenant des spermatozoïdes. Les spermatophores sont stockés par la femelle dans une spermathèque. Suivant les espèces, la ponte suit l’accouplement de quelques minutes à quelques mois. La femelle expulse en courant continu de ses pores génitaux, ses ovocytes qui sont fécondées au niveau des spermatophores.

 

Les œufs viennent s’agglutiner dans les pléopodes situés dans la partie basse de l’abdomen de la femelle. Ils y restent jusqu’à la fin de l’incubation dont la durée varie de quelques semaines à quelques mois. Lorsque les femelles portent leurs œufs, on dit qu’elles sont ovigères ou « grainées ». En général les homards, les crabes, les langoustes et langoustines pondent une fois par an.

© Ifremer/Barbaroux 

Les crevettes ont un mode de reproduction différent. Elles sont hermaphrodites protandrique puisqu’elles sont mâles au début de leur vie pour devenir femelles ensuite. Contrairement à beaucoup d’espèces de crustacés, la crevette ne porte pas ses œufs, elle les libère dans l’eau. Elle pond plus de trois fois dans l’année.

Le pousse-pied est aussi hermaphrodite mais, dans son cas, il n’y a pas d’autofécondation. Les spermatozoïdes émis dans l’eau pénètrent le manteau d’un individu fixé sur un support voisin. C’est à l’intérieur du manteau que sont fécondées les ovocytes.

Toutes les larves des crustacés mènent une vie planctonique. Il en est de même pour les pousse-pied qui passent leur existence d’adultes, fixés à un support. Au cours de leur vie larvaire dont la durée varie d’une espèce à l’autre, les crustacés subissent une succession de métamorphoses qui les amènent progressivement à leur forme d’adulte.

Comment se reproduisent les escargots de mer ou gastéropodes ?

Les gastéropodes n’ont qu’une seule glande génitale que l’on appelle gonade. Elle est placée très haut dans la masse viscérale.

Il existe trois classes de gastéropodes : les prosobranches, les opisthobranches et les pulmonés. Les pulmonés et presque tous les opisthobranches sont hermaphrodites. Les prosobranches sont généralement unisexués mais leur sexe n’étant pas apparent on ne distingue pas le mâle de la femelle, sinon par leur taille ou la couleur de leur chair. Chez le mâle, les spermatozoïdes sont conduits jusqu’au coté droit de la tête où se trouve le pénis. Chez la femelle, les œufs sont maintenus dans l’oviducte glandulaire après fécondation interne. Les oeufs reçoivent un revêtement d’albumine et se couvrent de membranes. Les prosobranches inférieurs, eux, n’ont ni pénis, ni oviducte glandulaire. La fécondation est externe, les spermatozoïdes et les ovules sont donc rejetés directement dans l’eau de mer.

Parmi les prosobranches on trouve le buccin. C’ est une espèce gonochorique, c’est-à-dire avec séparation complète des sexes dans des individus distincts. Le pénis du mâle adulte est très développé puisqu’il prend la moitié de la place dans la coquille. La fécondation est interne. L’accouplement est suivi peu de temps après par la ponte d’œufs enfermés dans des capsules. Ces capsules chitineuses sont soudées entre elles et accrochées à un substrat dur. 15000 capsules, contenant chacune de 50 à 2000 œufs, forment des amas plus ou moins réguliers.

L’ormeau fait partie des prosobranches inférieurs. C’est un animal à sexes séparés même s’il existe des cas d’hermaphrodisme. On peut facilement différencier le mâle dont la chair est claire, de la femelle dont la chair est foncée. C’est la durée du jour et de la nuit et la température qui poussent l’ormeau à émettre ses gamètes librement dans l’eau où a lieu la fécondation.

La crépidule est une espèce hermaphrodite protandrique. Jusqu’à un an et demi à deux ans chaque individu est mâle. Il passe ensuite par un stade hermaphrodite durant une année environ, pendant laquelle apparaissent les caractères femelles et disparaissent les caractères mâles. La crépidule restera alors femelle jusqu’à la fin de sa vie. Chaque mâle peut féconder à l’aide d’un pénis toutes les femelles de la colonie. Celles-ci stockent la semence dans leur spermatophore. Une femelle pond environ 10000 œufs deux fois par an.

Comment se reproduisent les oursins ?

 

Chez la plupart des oursins les sexes sont séparés mais il est rare que l’on puisse distinguer les mâles des femelles. L'oursin possède 5 gonades disposées en cercle autour de l’anus. Les gonades contiennent les gamètes, spermatozoïdes ou ovules, qui sont expulsés par les 5 pores génitaux qui percent les plaques génitales.

© Ifremer/Barbaroux 

La période de reproduction dépend de la température de l’eau. La fécondation est externe. Les mâles expulsent d’abord leurs spermatozoïdes, ce qui déclenche l’expulsion des ovules des femelles. Des milliers d’oeufs fécondés dérivent dans l’eau de mer. Certains oursins des régions froides pratiquent l’incubation en protégeant leurs œufs et leurs larves dans leurs piquants.

A l’éclosion, les larves sont pélagiques. Elles dérivent en même temps que le plancton pendant environ 8 semaines. Après plusieurs métamorphoses elles acquièrent la morphologie des adultes et tombent sur le fond. Les oursins atteignent leur maturité vers un an et ont une espérance de vie de 10 à 15 ans selon les individus.

Comment se reproduisent les céphalopodes ?

La plupart des céphalopodes atteignent la maturité sexuelle aux alentours d’un an. La période de reproduction dure plusieurs mois. Lors de l’accouplement le mâle transfère à la femelle son spermatophore qui contient les spermatozoïdes. La femelle choisit une cavité rocheuse, voire des supports artificiels comme un pneu de voiture, un bidon ou un cordage, pour déposer ses œufs.

La pieuvre dépose plusieurs milliers d’œufs en cordons finement tressés dont elle fixe une extrémité avec une « colle » sécrétée par la glande de l’oviducte. La femelle reste en contact intime avec ses oeufs tout au long de leur développement qui dure de 3 semaines à 4 mois suivant la température de l’eau. La pieuvre passe tout ce temps à nettoyer ses œufs. Pendant qu’elle prodigue ses soins elle s’alimente peu ou pas du tout et refuse la présence du mâle qui lors des accouplements préalables lui a transmis un stock de spermatozoïdes suffisant pour une ponte d’un demi-million d’œufs.

Après l’accouplement, l’encornet émet des « cartouches » gélatineuses contenant près d’une centaine d’œufs. La femelle colle une à une ces cartouches sur un support rocheux, du bois, un cordage…

Les seiches s’accouplent après des parades nuptiales spectaculaires. Au moment de l’accouplement, le mâle dépose son spermatophore dans une poche située sous la bouche de la femelle. Le spermatophore contient suffisamment de spermatozoïdes pour féconder des milliers d’œufs pendant les semaines qui suivent l’accouplement. La femelle secrète une enveloppe gélatineuse autour de chaque œuf qu’elle fixe un par un sur un support allongé. Elle utilise ses bras pointus pour étirer la gélatine en deux filaments qu’elle dispose autour du support de manière à former un anneau de fixation. Les grappes d’œufs dont les enveloppes sont noircies par des traces d’encre ressemblent à des grappes de raisin d’où leur nom de «raisin de mer ».