Expertises et diagnostics scientifiques sur l'état des ressources
L’expertise scientifique permettant d'établir un diagnostic sur l’état et l’évolution des ressources de pêche est l’un des éléments sur lesquels sont fondées les décisions de gestion des pêcheries. Elle est réalisée le plus souvent au niveau international à partir des données collectées, au niveau national, par chacun des pays contributeurs de la pêcherie concernée. Pour la plupart des stocks halieutiques de l’Atlantique nord-est et de la mer Baltique (zone 27), cette expertise internationale est coordonnée par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM), une organisation scientifique intergouvernementale qui réunit, en tant qu'experts, des scientifiques de ses pays membres en groupes de travail. Pour d’autres régions ou d’autres stocks, les expertises s’effectuent sous l’égide d’Organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) (pour les stocks de thonidés, la CICTA/ICCAT, pour la Méditerranée la CGPM, pour l’outre mer, la CTOI/IOTC, la COPACO/WECAFC.
Pour un stock donné, le principal résultat de l’évaluation est l’estimation de la biomasse des adultes reproducteurs et du taux de mortalité dû à la pêche. La séquence pluriannuelle (plusieurs décennies en général) des valeurs de la « variable d’état » (la quantité de reproducteurs) et du « paramètre de contrôle» (le taux annuel de mortalité dû à la pêche) résume la trajectoire du stock et de l’extraction qu’il subit. En plus de ces tendances, l'état du stock et de son exploitation est repéré par rapport à des «points de référence biologiques» ( i.e. des seuils de biomasse et de mortalité par pêche), permettant d’évaluer sa plus ou moins grande concordance avec les objectifs de gestion liés à ces seuils.
L’analyse historique qui fonde ce diagnostic est complétée par des projections. Celles-ci quantifient l’impact (à court terme et, si possible, à moyen terme) de scénarios de gestion, essentiellement en termes de quantité de captures. Ces simulations utilisent toutes les informations disponibles et formulent des hypothèses – sur la croissance et l’abondance des jeunes poissons qui entreront dans la pêcherie (le recrutement), c’est-à-dire sur les perspectives d’auto-renouvellement du stock. Les résultats de ces simulations et, lorsque c'est possible de simulations bio-économiques, guident le choix des modalités d’application des mesures qui ont été décidées en fonction des objectifs de gestion.
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