Les données des campagnes scientifiques
Les campagnes scientifiques à vocation halieutique ont pour objectif de produire des indices biologiques pour connaître l'état et l'évolution des espèces exploitées : abondance et distribution des espèces commerciales, stades clés du cycle de vie des espèces, description des populations. Elles ont aussi pour but d'élaborer des indicateurs sur les écosystèmes exploités.
Plusieurs types de campagnes halieutiques sont organisés
1. Les campagnes halieutiques d'abondance
Les scientifiques font régulièrement des campagnes pour estimer l’abondance des stocks. Qu’elles soient acoustiques ou de chalutage, les campagnes scientifiques halieutiques suivent un protocole rigoureux et reproductibles. Les observations sont effectuées systématiquement aux mêmes endroits chaque année. L’objectif n’est pas de ramener beaucoup de poissons mais de pêcher avec le même navire, les mêmes engins et la même efficacité. Les scientifiques pourront ainsi comparer d'une année sur l'autre les résultats de ces campagnes d’abondance et suivre l’évolution des classes d’âge d’un stock. Ils pourront ainsi estimer les tendances et donner l’alerte s’ils estiment qu’une espèce est en mauvais état (anchois en 2005).
| Collecte de paramètres biologiques sur l'anchois lors de la campagne d'abondance Pelgas |
Dans la plupart des cas, les campagnes fournissent un indice d’abondance qui est directement comparable d’une année sur l’autre et qui est utilisé dans les modèles d’évaluation des stocks. Lorsque l’intensité d’échantillonnage est suffisante, les campagnes scientifiques permettent d’effectuer une estimation (directe) de la biomasse disponible ; c’est le cas des campagnes dédiées à la coquille Saint-Jacques, à l’anchois…
Les chaluts utilisés par les scientifiques ont des mailles plus petites que les chaluts de pêche commerciale. Cela leur permet de capturer de très jeunes poissons pour estimer le recrutement de l’année suivante et ainsi prévoir l’évolution du stock à court terme.
Dix campagnes halieutiques d'abondance sont organisées par Ifremer annuellement : IBTS, CGFS, EVHOE, LANGOLF, ORHAGO, PELGAS, MEDITS, PELMED, COSB, COMOR. Six d'entre elles font l’objet de contrats avec l’Union Européenne dans le cadre du règlement de collecte de donnée (Fisheries Data Collection Framework)
2. Les autres campagnes d'observation
Les scientifiques mènent aussi, plus ponctuellement, des campagnes d’observation avec un objectif d’amélioration des connaissances sur des écosystèmes mal connus ou sensibles (estuaires par exemple). C’est le cas de la campagne NURSE par exemple.
L’Ifremer mène également deux autres campagnes avec des moyens d’observation originaux : la campagne "Survol aérien Thon rouge" et la campagne Langolf-TV ; cette campagne menée conjointement avec le Comité national des Pêches (CNPMEM) a pour objectif l’estimation de la biomasse de langoustine dans le golfe de Gascogne à partir du comptage, par vidéo sous-marine, des terriers formés par cette espèce dans le sédiment
3. Les campagnes de marquage
Les campagnes de marquage de poissons sont destinées à améliorer la connaissance de certains paramètres biologiques d’une espèce, comme la croissance, l’estimation de l’âge, la mortalité, les migrations. Des campagnes de marquage ont été organisées par les scientifiques de l’Ifremer pour plusieurs espèces, notamment la sole, les baudroies, le merlu, le thon rouge et, plus récemment, le bar, le requin taupe, les raies. Elles peuvent être effectuées à partir d’un navire scientifique ou, de plus en plus, à partir de navires professionnels dans le cadre de partenariats scientifiques-pêcheurs ou avec la collaboration de pêcheurs plaisanciers.
| Sole marquée pour l'étude de sa migration |