Les campagnes de marquage
L’opération de marquage consiste à pêcher vivants, des poissons de l’espèce étudiée. Une marque externe est ensuite agrafée dans le muscle du poisson de façon à rester bien visible. Une marque interne peut être introduite dans l'abdomen du poisson afin d'enregistrer ses déplacements horizontaux et verticaux. Quelques minutes après, les poissons sont rejetés à l’eau.
Sole marquée pour l'étude de sa migration
Les campagnes de marquage nécessitent la collaboration des professionnels de la pêche puisque sans eux les poissons marqués ne seraient pas recapturés. Les pêcheurs sont donc incités, par une récompense financière, à remettre aux scientifiques les poissons marqués, en bon état, entiers, non éviscérés et accompagnés de précisions sur leur capture : la date, la position géographique, l’engin de pêche utilisé…
La réussite de l’opération dépend du taux de recaptures des poissons marqués mais aussi du temps passé dans l’eau entre leur marquage et leur recapture. Plus le temps sera long, plus les informations que les scientifiques pourront en retirer seront intéressantes.
Voici deux exemples de campagnes de marquage :
Les campagnes de marquage de merlus
Des campagnes de marquage de merlus ont été organisées en 2002, 2004, 2005, 2006 et 2007, dans le golfe de Gascogne et dans le golfe du Lion, à bord de navires océanographiques de l’ifremer. Elles avaient pour but de vérifier la vitesse de croissance des merlus et confirmer l’estimation de l’âge des merlus par la méthode de sclérochronologie.
L’opération consiste à pêcher des merlus avec un chalut à cul piscine pour assurer le maintien des poissons dans une poche d’eau durant la remontée. Ce dispositif optimise les chances de survie des poissons au stress de la capture. Une fois pêché, le merlu subit une injection de tétracycline, un produit déposant une marque fluorescente sur les parties osseuses du poisson. Une marque externe de couleur jaune est ensuite insérée au niveau de sa nageoire dorsale. Certains poissons peuvent être munis d’une marque rose signifiant qu’ils contiennent, dans leur cavité abdominale, un capteur électronique capable d’enregistrer en temps réel la température et la profondeur.
vidéo : Marquage de merlus (5 mn)
Le marquage électronique a apporté des informations précieuses sur le comportement du merlu et notamment sur ses déplacements horizontaux et verticaux que l’on appelle « migrations nycthémérales »
L’analyse des recaptures des merlus a aussi montré que la croissance corporelle de cette espèce est beaucoup plus rapide que ce que les scientifiques avaient estimé jusqu’alors. Cette découverte essentielle va permettre d’affiner les techniques d’interprétation des otolithes utilisées pour l’estimation de l’âge et générer une nouvelle clé taille-âge pour les merlus.
Les campagnes de marquage de bars
Plusieurs campagnes de marquage de bars ont été organisées par l'Ifremer afin de mieux connaître cette espèce. L'objectif est de comprendre les déplacements individuels du bar et les échanges entre populations, notamment celles de la Manche et du golfe de Gascogne. Deux types de marquage électronique ont été testés lors des opérations conduites : le marquage acoustique et le marquage archive, premières expériences de ce genre en France sur cette espèce dans son milieu.