Estimation de l'âge des poissons
La science qui permet l’estimation de l’âge des poissons est la sclérochronologie. Cette discipline permet de reconstruire l’histoire vécue par les organismes vivants à partir de l’étude de pièces calcifiées. Chez les vertébrés marins, on peut estimer l’âge d’un individu à partir d’écailles, de vertèbres, d’os operculaires, de rayons de nageoires, mais surtout à partir d’otolithes qui sont des concrétions de l’oreille interne. Les otolithes conservent des marques temporelles enregistrées au cours de la vie du poisson. La sclérochronologie permet ainsi d’estimer la croissance et d’établir la structure démographique des stocks halieutiques. Les données sclérochronologiques doivent être fournies chaque année par la France dans le cadre de la Politique Commune des Pêches (PCP).
La méthode d’évaluation de l’âge du poisson par son otolithe, s’appelle l’otolithométrie. Celle-ci s’apparente à la méthode d’estimation de l’âge d’un arbre qui consiste à compter le nombre de stries circulaires sur la coupe transversale de son tronc. Le nombre de stries correspond au nombre d’années de vie de l’arbre.
| Coupe transversale d’otolithe de morue de mer celtique incluse en résine noire |
Selon l'espèce de poisson, l'otolithe mesure de quelques millimètres à un à deux centimètres. Pour faciliter son observation une fois extrait de la tête du poisson, il est inclus dans de la résine noire. La coupe transversale de l’otolithe dans la résine observée au microscope révèle une succession de zones de croissance translucides et opaques. Les zones claires translucides correspondent aux périodes d’hiver. Pour connaître l’âge du poisson il suffit donc de les compter. Elles ne sont pas toujours régulières car leur formation dépend des conditions de milieu rencontrées par l’animal. Leurs irrégularités augmentent la difficulté de lecture.
Selon les espèces, l’otolithométrie n’est pas toujours évidente. C'est la raison pour laquelle il faut confronter la méthode à la réalité sur le terrain en organisant des campagnes de marquage. Les campagnes de marquage du merlu de 2002 à 2007 ont montré que la croissance de ce poisson était deux fois plus rapide que ce que les scientifiques avaient estimé jusque là par otolithométrie.
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