La dynamique d'un stock
Un stock est à l'équilibre lorsqu'il y a autant d'entrées que de sorties (de + que de -)
Un stock grossit quand les entrées sont plus importantes que les sorties
A l'inverse, s'il y a plus de sorties que d'entrées, le stock diminue
Les +
Le recrutement
Chaque année, de jeunes poissons issus de la reproduction atteignent une taille suffisante pour rejoindre le groupe des individus exploitables sur une pêcherie. Ces jeunes poissons appelés "recrues" font alors partie du stock. Le recrutement est donc l'arrivée dans le stock d'une nouvelle classe d'âge. L'âge de recrutement varie selon les espèces. Le merlu ou l'anchois sont recrutés au cours de leur première année. D'autres poissons le sont vers 3 ou 4 ans.
Avant d'entrer dans le stock, les individus (les oeufs et les larves) sont très sensibles aux conditions de l'environnement. Un adulte qui ne trouve pas de quoi s'alimenter pendant une journée, pourra s'alimenter le jour suivant. Une larve non.
L'ensemble des facteurs qui interviennent sur la survie des oeufs et des larves est très complexe. Même si on connaît le nombre de reproducteurs, il est difficile de prévoir le nombre de jeunes poissons qui viendront renouveler le stock. S'il est impératif d'avoir un minimum de reproducteurs pour espèrer avoir des petits, avoir beaucoup de reproducteurs ne signifie pas forcément avoir une très grande quantité de recrues.
La croissance
La croissance individuelle d'un poisson est continue tout le long de sa vie, d'abord rapide, elle diminue lorsque le poisson est adulte.
Chez les crustacés, la croissance s'effectue par mue : l'individu perd sa carapace et en construit une plus grande. La croissance s'effectue par paliers successifs. La taille d'un individu dépend donc du nombre de mues qu'il a effectué et de l'accroissement à chaque mue.
Les -
La mortalité naturelle
C'est la proportion des individus qui meurent chaque année de maladie, de vieillesse ou de prédation.
Si la mortalité naturelle d'un stock est de 20%, cela signifie pour un groupe de 100 individus que :
- 20 individus meurent l'année 1
- 20% des 80 restants meurent l'année 2, soit 16 individus
- 20% des 64 restants meurent l'année 3, soit 12,8 individus
- et ainsi de suite
La mortalité naturelle peut varier selon l'âge des individus et selon les années.
La mortalité par pêche
C'est la proportion des individus qui meurent chaque année à cause de la pêche. Comme pour la mortalité naturelle, cette proportion s'applique à chaque âge. Or le taux de mortalité par pêche peut varier d'un âge à l'autre selon les modalités de l'exploitation. On parle en général de mortalité moyenne calculée sur quelques âges représentatifs.
La mortalité par pêche est la traduction pour le stock de la pression de pêche à laquelle il est soumis.Cette pression de pêche est la conjonction d’une quantité d’activité de pêche (l’effort de pêche) et des modalités de cette activité. L’effort de pêche résulte de la combinaison du nombre de navires, de leurs caractéristiques techniques, de la taille des engins utilisés, etc et de leur activité (temps passé en pêche). Intervient aussi la notion d’efficacité qui, elle, est plus difficilement quantifiable. Parallèlement le fait d’utiliser tel ou tel engin, tel ou tel dispositif, tel ou tel maillage ou de pratiquer la pêche à telle saison ou dans telle zone (c’est la sélectivité) a une forte incidence sur la composition des captures (composition spécifique, mais aussi structure en tailles des captures). La mortalité par pêche pour un âge donné dépend donc à la fois de l’effort de pêche et de la sélectivité au sens large.
Lorsqu’on examine une capture on s’aperçoit que les poissons les plus âgés sont les moins nombreux car leurs congénères issus de toutes les classes d’âges ont été touchés année après année par la mortalité naturelle et par la mortalité par pêche. La pêche entraîne une diminution de la moyenne d’âge de la population. En effet, la pêche diminue le nombre d’individus de toutes les classes d’âge qui sont constamment remplacés par de nouvelles recrues.
Pour une espèce donnée, on peut connaître le nombre d’individus morts par pêche à partir des données statistiques collectées dans les criées.
Dynamique d’un stock
Indépendamment de la pêche, comment évolue un stock ?
Lorsqu’une classe d’âge arrive dans le stock, il y a beaucoup de petits poissons de faible poids. Leur croissance est rapide et malgré la perte d’effectif (mortalité naturelle, prédation), la biomasse de la classe d’âge augmente.
Arrivés à un certain âge, les poissons ne grandissent pratiquement plus et les effectifs continuent à diminuer, alors le phénomène s’inverse. Au fur et à mesure que la classe d’âge vieillit, sa biomasse diminue. L’âge auquel la courbe commence à s’inverser est appelé âge critique. C’est l’âge pour lequel la biomasse de la cohorte est la plus grande. Il est propre à chaque stock. On peut en déduire que si tous les poissons étaient pêchés à l’âge critique, la production serait maximale.
Si le recrutement et la mortalité naturelle sont stables au cours du temps, alors le stock est en équilibre et sa structure est identique à celle décrite ci-dessus. On parle de stock vierge.
Quand la pêche entre en jeu, un autre équilibre peut s’instaurer si le recrutement se maintient. Mais cet équilibre est différent de celui du stock vierge ; il est d’autant plus différent que la pression de pêche est plus forte. L’abondance de chaque classe d’âge est modifiée (moins de poissons âgés) et la biomasse disponible est inférieure.
Lorsqu’une activité de pêche se développe sur un stock vierge, la production commence par croître avec l’effort de pêche. Mais plus le nombre d’individus capturés augmente, plus leur poids et leur âge moyens diminuent. Mais au-delà d’un certain seuil (effort maximal), la situation devient paradoxale : plus on pêche, plus la production baisse. Cette situation est signe d’une mauvaise exploitation, voire d’une surexploitation du stock.
La situation peut s’aggraver si la quantité de reproducteurs diminue au point d’entraîner une diminution du recrutement. La baisse de la production est alors encore plus rapide et plus importante.
Les deux schémas suivants l’illustrent bien.
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