Reverse

Description du projet

L’impact du chalutage de fond sur l’environnement, en particulier sur les fonds marins, a été décrit par de nombreuses publications. Des travaux récents, menés dans le nord du plateau de la péninsule ibérique suggèrent que la quantité de sédiment remis en suspension par ces activités de chalutage peut représenter jusqu’à 6 fois la remise en suspension liée aux mécanismes naturels (courants, tempêtes…). La quantité de sédiment remis en suspension par un composant du chalut de fond est directement liée à sa traînée hydrodynamique. Ainsi, pour 1 m² de surface de sol balayée par l’engin, les panneaux divergents remettent en suspension entre 5 et 7 fois plus de sédiment qu’un rock hopper et 20 fois plus qu’un bourrelet à rondelles, selon la taille des particules. Afin de réduire ce type d’impact, Ifremer, en collaboration avec l’équipementier Morgère, a développé (2007, projet EU DEGREE et Optipêche) et optimisé (2015, FFP Jumper) le panneau de fond Jumper qui remet en suspension 3 à 10 fois moins de sédiment qu’un panneau classique à foils de dernière génération (mesures dans le cadre du projet Benthis). Ce panneau impose à l’équipage quelques contraintes par rapport à un panneau classique et aucune mesure n’existe aujourd’hui pour encourager son utilisation. Par ailleurs, aucun développement n’a été fait pour réduire la remise en suspension des éléments de bourrelet.

Parallèlement, la pêche au chalut de fond avec panneaux décollés du sol est une pratique qui s’est développée depuis quelques années, surtout dans le nord de l’Europe. Contrairement au Jumper, cette technique nécessite plus d’attention et d’actions (régulation du filage ou de la vitesse pour maintenir la hauteur des panneaux) et un moyen de connaître en temps réel la hauteur des panneaux au-dessus du fond. De plus, un impact est apporté par des lests disposés devant les ailes du chalut pour assurer sa posée sur le fond. Cette technique concerne donc moins les navires de petite taille. Enfin, on peut observer des semelles de panneaux utilisant ce type de gréement anormalement usées. 

Le projet Reverse permettra d’évaluer les impacts de ce type de gréement et de les réduire par optimisation des panneaux. Un gain énergétique est aussi attendu par l'utilisation de ce type de gréement. Les essais de cette technique à bord de navires professionnels au cours du projet pourraient améliorer sa diffusion en France. De plus, des dispositifs (par exemple par adjonction d’un corps ou d’appendices libres dans le sillage proche du bourrelet) seront testés pour réduire sa remise en suspension.

Partenaires
  • Ifremer Lorient (porteur de projet)
  • Equipementier constructeur de panneaux de chaluts (Morgère), ENSTA Brest.
Financement du projet

Le coût total du projet est évalué à 211 001 euros (TTC) dont 136 130 euros TTC financé par FEAMP Mesure 39.

Durée

La durée du projet est de trois ans (octobre 2016 – septembre 2019).

Coordination

Benoît Vincent (benoit.vincent@ifremer.fr)